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  le blog giddaymate

Feux

Plusieurs d’entre vous nous ont demandé si nous étions affectés par les feux qui brûlent en ce moment autour de Sydney. Voici quelques informations.

Tout d’abord nous parlons de feux de forêts pas des feux de brousses comme cela est parfois rapporté en France. Les bush fires brûlent le bush qui n’est pas la brousse mais plutôt les espaces naturels en général. On parle aussi de grass fires quand les feux brûlent de l’herbe.

Des informations sur les incendies peuvent être trouvées ici.

Rassurons tout le monde : nous habitons près du centre de Sydney, une ville de 5 millions d’habitants, et les feux brûlent à la périphérie. Nous ne sommes pas en danger.

Cela dit, un feu s’est déclaré à quelques kilomètres de chez nous, il y a environ trois semaines, mais comme il y avait des maisons assez proches le feu a été contrôlé rapidement. Il y a beaucoup de bush à Sydney, y compris le long de la baie et juste à coté de chez nous, mais grâce à la densité de population aux alentours, les feux potentiels sont signalés rapidement et les pompiers arrivent en seulement quelques minutes et interviennent avant que le feu ne prennent des proportions ingérables.

En comparaison les feux incontrôlés ont commencé au milieu de parcs nationaux dans des endroits inaccessibles par la route. Les feux se développent au point qu’ils ne peuvent pas être éteints. Plutôt que de combattre ces feux énormes avec de l’eau, les pompiers utilisent une méthode de back burning : ils brûlent le bush sur le chemin du feux avec un feu de faible intensité. De cette façon quand l’incendie arrive sure le lieu du back burn, il y a moins de bush à brûler et l’incendie s’affaiblit ce qui donne une chance de contrôler ou éteindre le feu.

Certains feux sont détectés tôt par des tours d’observation et il existe un service de pompiers spécialisé dans les zones inaccessibles : ils sont envoyés par hélicoptère sur le lieu d’un départ d’incendie pour tenter de l’éteindre.

D’habitude des feux de faible intensité sont allumés en hiver pour brûler les buissons et réduire le risque d’incendie catastrophique en été ou pendant la saison des bush fires (en gros octobre à mars). Cette année a été trop sèche et la majorité de ces feux n’ont pas pu être allumés.

Une autre conséquence du réchauffement climatique qui contribue à l’ampleur des feux est la génération de vents plus violents qui alimentent et propagent les incendies. Il est courant d’avoir un changement de direction du vent sur la cote est. Malheureusement ce qui peut apparaitre comme un bienfait, lorsqu’un vent froid du sud rafraichit l’atmosphère, rend souvent la situation pire puisque le vent peut changer de direction à 90 degrés et le front de l’incendie devient ainsi beaucoup plus long.

Un détail intéressant, dans notre Etat du New South Wales, en ville les pompiers sont professionnels (Fire NSW) et dans le bush les pompiers sont volontaires (Rural Fire Service ou RFS).

Un autre détail est que l’Australie loue des avions et/ou hélicoptères de lutte contre les incendies aux pays de l’hémisphère nord pour compléter sa propre flotte pendant la saison des feux. Malheureusement, avec les effets des changements climatiques, la saison des incendies en Australie de même que dans les autres pays est de plus en plus longue. Les saisons de l’hémisphère nord et sud se juxtaposent à présent et de plus en plus. Il est donc plus difficile de trouver ces bombardiers d’eau puisqu’ils sont nécessaires dans leur pays d’origine. Bien sur la réciproque est vraie pour les pays de l’hémisphère nord !

Si nous ne sommes pas en danger les feux ont cependant un effet pour la population de Sydney. Depuis quatre semaines environ, la moitié des jours la qualité de l’air est très pauvres. En fait l’indice pour une qualité d’air très pauvre est à 150. A 200 c’est dangereux. Hier, le 10 décembre, l’indice a atteint plus de 2000 dans plusieurs endroits de Sydney!
 

 

Vue sur Middle Harbour/Spit Bridge et depuis notre balcon
Vue sur Middle Harbour/Spit Bridge et depuis notre balcon

Vue sur Middle Harbour/Spit Bridge et depuis notre balcon

Cet articles montre en photo plusieurs concentration de particules PM2.5, des particules si petites que lorsqu’on les respire, elles peuvent entrer dans notre circulation sanguine.

Ces derniers jours on a même pu voir des cendres flotter dans l’air chez nous.

On a l’impression qu’il y a du brouillard la plupart des jours. Cela est due à la fumée des feux qui est apportée par le vent. Comme il y a maintenant des feux tout autour de Sydney, quelle que soit la direction du vent et a moins qu'il ne vienne de l'est, la fumée apparait à un moment de la journée. Ça peut être mauvais pour ceux qui ont des difficultés respiratoires. A l’école de Justine, quand la qualité de l’air est trop mauvaise, les enfants restent à l’intérieur.

Jusqu’à présent nos sorties habituelles dans le bush n’ont pas souffert mais maintenant que de nouveaux feux se sont déclarés, nous avons annuler notre prochain weekend et nos plans pour les vacances de Noel vont peut-être devoir changer.

Les bush fires en Australie sont communs mais leur nombre et étendu en ce moment (au moment d’écrire ce post : dans le NSW 95 feux et d’autres dans le Queensland et Victoria, 6 morts et des centaines de maisons détruites ou de bâtiments endommagés), n’ont pas de précédent. Nous sommes en pleine sécheresse depuis plus d’un an, tout est sec donc prend feu facilement et brule vite. Le seul espoir est de recevoir de la pluie mais les prévisions météo à long terme ne prévoit rien avant la fin de l’année.

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